Les années 1970 marquent un tournant majeur dans l'histoire sarthoise de la marque au cheval cabré. Fin 1973, Ferrari se retire des prototypes, afin de reconcentrer tous ses efforts sur la reconquête du titre mondial en Formule 1, qui lui échappe depuis le sacre de John Surtees en 1964. Mais la 365 GTB/4 va brillamment succéder aux 512 et autres 312 P/B au palmarès des 24 Heures.

La version routière - La 365 GTB/4 hérite du sobriquet "Daytona" (jamais reconnu officiellement par Ferrari) en référence au triplé du constructeur italien face à Ford aux 24 Heures de Daytona 1967. Présentée au Salon de Paris 1968 et équipée d'un V12 4.4 litres, elle surprend par sa silhouette à la fois effilée, massive, agressive et pourtant immédiatement reconnaissable. Ce paradoxe lui offre une place de choix dans la généalogie des Ferrari à moteur avant, digne héritière des 250 GT des années soixante. Sa face avant connaît une évolution notable en 1971, avec l'apparition des phares rétractables, qui remplacent les optiques fixes de la génération précédente. Elle est également déclinée en version cabriolet, dite 365 GTS/4.

La 365 GTB/4 au Mans - Si la "Daytona" ne sera jamais officiellement engagée par l'usine, de nombreux fidèles d'Enzo Ferrari se chargent de son engagement aux 24 Heures : les importateurs Jacques Swaters (Ecurie Francorchamps, Belgique), Charles Pozzi (Ferrari France) et bien sûr Luigi Chinetti, homme de confiance de Ferrari aux Etats-Unis avec le North American Racing Team (NART). Ce dernier offre en 1971 son premier top 5 à la 365 GTB/4, avec la cinquième position pour Luigi Chinetti Jr et Bob Grossman. En 1972, elle réussit un superbe tir groupé, de la cinquième à la neuvième place. Dès lors, la 365 GTB/4 devient une habituée du top 10 : sixième et neuvième en 1973, cinquième et sixième en 1974, avec trois victoires de catégorie consécutives au fil de ces trois éditions. Pour sa dernière apparition aux 24 Heures en 1975, elle termine aux douzième et treizième places.

L'héritage - Produite jusqu'en 1973, la 365 GTB/4 trouvera son héritière à moteur avant aux 24 Heures du Mans trois décennies plus tard. Engagée en compétition à l'initiative du gentleman-driver franco-suisse Frédéric Dor, la 550 Maranello, dont la version routière est apparue en 1996, signe une superbe victoire de catégorie en 2003, pilotée par Peter Kox, Tomas Enge et Jamie Davies, dixièmes du classement général.


Photo (Louis Monnier/ACO) : La Ferrari 364 GTB/4 "Daytona" était exposée à Chantilly le 4 septembre dernier au concours Arts & Elégance, dans le cadre d'une rétrospective consacrée à Charles Pozzi (1909-2001), importateur français du constructeur italien.