Le dernier succès d’une Ferrari aux 24 Heures du Mans remonte à près d’un demi-siècle (1965). Pourtant, l’arme de la 10ème victoire existait peut-être en 1997…
Au milieu des années 90, les catégories "Grand Tourisme" prennent un essor inattendu au point d’assurer 80 % du plateau. Le règlement aidant, elles deviennent même de sérieuses prétendantes à la victoire au scratch. Le triomphe de McLaren en 1995 incite Porsche à miser sur une GT plutôt que sur un prototype. Ferrari aussi, mais c’est encore un secret…
Comme l’impose le règlement technique de l’époque, l’auto de course est basée sur une version routière construite à plus de 50 exemplaires : la F50. D’origine, celle-ci cumule déjà les superlatifs, alors comment qualifier sa déclinaison "GT1" ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : V12 de 750 ch, palettes de vitesses au volant (rare à l’époque), poids total de 800 kg.
Le pilote d’essais maison Nicola Larini étrenne l’auto sur le circuit privé de Fiorano en septembre 1996. Rapidement, il améliore les chronos établis par le prototype Ferrari 333 SP, lequel a réalisé le meilleur tour en course aux 24 Heures du Mans de la même année. L’histoire est en marche…
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© Ferrari of Silicon Valley |
© Ferrari of Silicon Valley |
Pourtant, peu de temps après le déverminage, la Scuderia renonce purement et simplement au programme avant même de l’avoir présenté publiquement. Peut-être craint-on déjà l’arrivée des "fausses" GT1 qu’aligneront bientôt Porsche, Mercedes, Nissan et Toyota ? L’auto est alors cédée à un collectionneur américain, et deux autres sont construites à la demande de clients importants. Toutes sont vendues sous la condition de ne jamais être engagées en compétition.
La Ferrari Enzo, qui succèdera à la F50 en 2002, n’aura pas de déclinaison "course". En revanche, elle servira de base à la Maserati MC12 qui elle remportera 5 titres en FIA GT… Mais ne viendra jamais au Mans car non-conforme au règlement de l’ACO !
Julien HERGAULT / ACO