Les breaks de chasse, min-vans et autres monospaces ont-il leur place en sport automobile ? Pas vraiment si l’on se réfère au demi-siècle qu’il a fallu à Maranello pour reconnaître officiellement le châssis #2819 comme "véhicule d’intérêt historique". De son vivant, Enzo Ferrari n’éprouva que mépris pour ce projet farfelu sorti des têtes des ingénieurs Drogo et Bizzarrini qu’il avait lui-même licenciés suite à une sombre dispute avec Madame…
Et pourtant, ce concept aérodynamique expérimental, qualifié de Breadvan (camion à pain) par les journalistes Anglais, n’avait pas démérité. En dépit des apparences, il était plus léger (935 kg) que le modèle GTO qu’il affrontait aux 24 Heures du Mans 1962. Même pénalisé par sa boîte à 4 vitesses, il était parvenu à suivre le rythme des meilleurs de sa catégorie jusqu’à son abandon à la 4ème heure de course.
Malgré son potentiel certain, le Breadvan n’eut que très peu de descendant. En 1994, Tom Walkinshaw, connu pour avoir fait triompher Jaguar au Mans en 1988 et 1990, tenta l’expérience en Tourisme (BTCC) avec une Volvo 850 Estate… Sans succès. L’année suivante, l’équipe Kronos fit mieux – ou pire ! – en alignant une Peugeot 806 aux 24 Heures de Spa-Francorchamps, mais le monospace abandonna dès la première heure suite à des problèmes de pompe à huile. Finalement, ce type de véhicule serait-il plus à l’aise pour faire des courses… au supermarché ?
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La Volvo 850 Estate BTCC (1994) pilotée par le
vainqueur des 24 Heures du Mans 1988 Jan Lammers. |
La Peugeot 806 alignée par l'écurie Kronos
aux 24 Heures de Spa-Francorchamps 1995. |
Julien HERGAULT / ACO