Un combat sous la pluie
La 92e édition des 24 Heures du Mans a été marquée par l’omniprésence de la pluie, ajoutant une dose de complexité et obligeant les pilotes à prendre des risques. Miguel Molina, pilote de la Ferrari 499P #50 victorieuse, se souvient particulièrement de son relais nocturne : « Je suis resté derrière la voiture de sécurité pendant quatre heures. Pour moi, ça a été le relais le plus difficile parce que, dans ces conditions et au cœur de la nuit, nous devons rester éveillés et ne pas commettre d’erreur. J’ai essayé de m’occuper en discutant avec mes ingénieurs pour ne pas m’endormir. La pluie, c’est quelque chose qui fait souvent partie des 24 Heures du Mans. »
Dans ces conditions et ces moments d’incertitude, la communication avec les ingénieurs et l’expérience des pilotes sont primordiales.
Un final à suspense
À l’instar de 2023 où une batterie de 12 volts a failli faire perdre la course au constructeur italien, le dernier relais de la Ferrari #50 a une fois encore été le théâtre de frissons. Nicklas Nielsen, qui a pris les commandes de la phase finale, décrit cette tension caractéristique : « Gagner cette course sans une petite part de suspense ce serait comme la remporter sans panache. De plus, la victoire n’aurait pas le même goût. Malgré ces péripéties, nous sommes heureux d’avoir glané un second succès consécutif dans ces conditions. Stratégiquement, nous avons pris des risques et il n’aurait pas fallu qu’il se passe quelque chose dans le dernier tour. À l’instar des autres équipes, nous n’avons pas réalisé la course parfaite, mais dès le début nous avons montré que nous pouvions la remporter. En définitive j’ai pu réaliser mon rêve : gagner les 24 Heures du Mans. »
Un problème de démarrage en 2023, un risque de panne d’énergie en 2024… La Ferrari 499P semble aimer les victoires épiques, mais ces scénarios reflètent aussi la capacité de l’équipe à garder son sang-froid sous pression.
La passe de trois en 2025 ?
Pour Antonello Coletta, responsable du programme Endurance de Ferrari, ces deux victoires sont une démonstration éclatante de la compétitivité de la 499P : « Nous sommes revenus en 2023 avec le rêve de remporter les 24 Heures du Mans. Nous y sommes parvenus et nous avons doublé la mise en 2024. C’est une énorme satisfaction, car nous l’avons fait avec la même voiture. C’est une démonstration de notre compétitivité, d’autant plus avec neuf voitures dans le même tour à l’arrivée. Ce n’est pas galvaudé de dire que le niveau actuel en endurance est très élevé. Pour les pilotes, chaque relais est une course. »
L’édition 2024 a également offert des moments de légèreté. Antonio Fuoco partage une anecdote amusante sur sa rivalité avec Kamui Kobayashi, pilote de la Toyota GR010 Hybrid #7 : « Je pense que Kamui est l’un des pilotes les plus drôles de la catégorie Hypercar, car il fait beaucoup de blagues. Durant la course, alors que nous étions en pleine bataille entre les virages de Mulsanne et d’Indianapolis, il m’a fait un signe. Tout ce que je peux dire c’est que ce n’étais pas pour me saluer (rires). C’était très amusant et nous en avons même parlé ensemble sur le podium. »
Ferrari AF Corse ne compte pas s’arrêter là. Pour 2025, l’objectif est clair : engranger une troisième victoire sur la classique mancelle et conquérir le titre constructeurs en FIA WEC, après des deuxièmes et troisièmes places en 2023 et 2024.