Aujourd’hui réservé aux voitures de collection qui l’ont couru entre 1951 et 1973, le Tour Auto 2012 vient de partir de Paris (Grand Palais) et s’achèvera à Nice le 21 avril. Parmi les engagés, deux Ferrari 250 GTO constituent un superbe trait d’union entre l’histoire du Tour Auto et celle des 24 Heures du Mans.

Dans les allées du parc fermé, avant le départ, on a pu croiser des patrons d’écurie comme Jack Leconte (Larbre Compétition), représentant de Corvette dans le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, ou encore des anciens vainqueurs des 24 Heures comme Gérard Larrousse (qui officie en tant qu’ouvreur de cette édition 2012 du Tour Auto Optic 2000) ou encore Eric Helary, reconverti aujourd’hui dans la voiture de collection. Trois BMW « Art Cars » vues en Sarthe étaient également exposées : la pionnière décorée par Alexandre Calder (1975), celle de Frank Stella (1976), et la dernière en date de Jeff Koons (2010).

Mais il suffit de s’arrêter devant les deux 250 GTO pour réveiller de fabuleux souvenirs. Car, après sa présentation le 24 février 1962, le Tour Auto et les 24 Heures du Mans deviennent très vite ses deux terrains d’expression favoris. Imaginez par exemple six GTO à la lutte dans la ligne droite des Hunaudières, lors d’une épreuve chronométrée du Tour Auto 1962 disputée sur le circuit des 24 Heures ! Si elle est battue… par une Ferrari 250 GT, la GTO ne laisse pas échapper la victoire lors des deux éditions suivantes, grâce à Jean Guichet/José Behra (1963) et Lucien Bianchi/« Jojo » Berger (1964).

Toujours sur Ferrari, Guichet remporte également les 24 Heures du Mans en 1964 en compagnie du Sicilien Nino Vaccarella, et Bianchi passera chez Ford pour s’imposer en Sarthe en 1968, associé au Mexicain Pedro Rodriguez. La GTO ne gagnera jamais au Mans, mais sa redoutable efficacité lui permet de semer le trouble dans le peloton de tête des prototypes, avec deux secondes places consécutives pour Jean Guichet/Pierre Noblet (1962) et Jean Blaton/Gérard Langlois von Ophem (1963). La 250 GTO a parachevé la domination de Ferrari sur le Tour Auto, avec deux victoires supplémentaires s’ajoutant aux sept consécutives précédemment conquises. Et, par une curieuse coïncidence de l’histoire, c’est également à neuf succès que le compte du Cheval Cabré s’est pour l’instant arrêté aux 24 Heures du Mans, après la victoire Masten Gregory et Jochen Rindt (Ferrari 250 LM) en 1965.

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Jean-Philippe Doret

Photo : CIRCUIT DES 24 HEURES (LE MANS, SARTHE), 24 HEURES DU MANS, 23 & 24 JUIN 1962. Deuxième en Sarthe en 1962 au volant de cette Ferrari 250 GTO partagée avec Pierre Noblet, Jean Guichet fut un brillant vainqueur du Tour Auto (1963) et des 24 Heures du Mans (1964).