Présenté dans le cadre d'une rétrospective consacrée à l'exceptionnel parcours de Jean Todt, ancien directeur des activités sportives de Peugeot et actuel Président de la Fédération Internationale de l'Automobile, l'exemplaire exposé à Chantilly a remporté les 24 Heures du Mans en 1993 aux mains des Français Christophe Bouchut et Eric Helary, ainsi que de l'Australien Geoff Brabham.

Cette année-là, l'ultime apparition sarthoise de la 905 fut une véritable apothéose, avec les trois voitures engagées aux trois premières places, grâce à Teo Fabi-Yannick Dalmas-Thierry Boutsen (2e) et Jean Pierre Jabouille-Mauro Baldi-Philippe Alliot.

Cinq ans plus tôt, en 1988, après une belle domination en Championnat du Monde des Rallyes puis en rallye-raid, Jean Todt annonce à l'automne le futur engagement de Peugeot aux 24 Heures du Mans. A cette époque, le double tour d'horloge sarthois est le terrain de jeu des prototypes du Groupe C, règlementation technique basée sur la consommation, qui met notamment aux prises Jaguar, Porsche et Sauber-Mercedes.

La Peugeot 905 va marquer une véritable rupture. L'ingénieur français André de Cortanze conçoit un véritable "prototype de Grand Prix" autour d'un moteur atmosphérique de 3.5 litres. Dans le même ordre d'idée, Jean Todt recrute ses pilotes parmi les talents issus de la monoplace, espoirs prometteurs ou anciennes vedettes de la Formule 1 : Keke Rosberg (Champion du Monde F1 en 1982), Jean-Pierre Jabouille (ancien de l'aventure mancelle de Renault au milieu des années 1970), Mauro Baldi, Yannick Dalmas, Philippe Alliot, Derek Warwick, Mark Blundell, Eric Helary, Christophe Bouchut et aussi Geoff Brabham. Seul du lot à avoir véritablement construit sa carrière de pilote en endurance, ce dernier est en quelque sorte l'exception qui confirme la règle.

Au fil de trois participations sarthoises de 1991 à 1993, les choix techniques et humains de Jean Todt s'avèrent rapidement payants. Si la première participation de la 905 s'achève sur un double abandon, elle s'offre rapidement auprès du public une cote d'amour jamais démentie.

En 1992 et 1993, Jabouille-Alliot-Baldi s'élancent depuis la pole position. En 1992, une 905 profondément modifiée s'élance de la pole position et remporte sa première victoire, avec au volant le Français Yannick Dalmas et le duo britannique Mark Blundell-Derek Warwick.

En 1993, après le triplé mentionné plus haut, Jean Todt quitte Peugeot pour la Formule 1 et la Scuderia Ferrari, autre aventure au long cours couronnée de treize titres mondiaux. Et en 2016, alors que le Président de la FIA a fêté ses 70 ans en février dernier, la Peugeot 905 reste une voiture éminemment populaire auprès des passionnés des 24 Heures du Mans.

 

Photo (Louis Monnier / ACO) : En 2016, Jean Todt a fêté ses 70 ans le 25 février, tandis que la Peugeot 905 a été l'une des reines de l'été historique de l'endurance. Après une apparition remarquée dans le Plateau Groupe C de la huitième édition de Le Mans Classic, elle est l'une des grandes vedettes de Chantilly Arts & Elégance 2016.