Demain n’est pas si loin. Alors que Le Mans vibre au rythme des Hypercars, le nouvel âge d’or de l’endurance se précise de jour en jour. Hier, pendant la Journée Test, les spectateurs présents en nombre ont pu prendre la mesure de la richesse du plateau alimenté par les plus prestigieux constructeurs. En LMP2 ou LMGTE Am, des pilotes véloces, ambitieux et très déterminés attendent patiemment leur heure, pour, peut-être, un jour, avoir la chance de piloter l’un de ces prototypes à plein temps.
Déjà, Le Mans
« Oui, je pense à l’Hypercar » déclarait Lilou Wadoux, pilote sur la Ferrari 488 GTE Evo #83 engagée par AF Corse en LMGTE Am. À vrai dire, tous les moins de 30 ans rencontrés peinaient à dissimuler leur ambition. L’endurance entre dans une nouvelle ère, spectateurs et pilotes ne s’y trompent pas. Avec, cette année, la présence de sept constructeurs pour 16 Hypercars, l’accession à la catégorie reine est plus ouverte que jamais, ce qui augmente encore le niveau des classes pouvant permettre la promotion.
Les 24 Heures du Mans 2023, avec l’exposition dont elles bénéficient, peuvent jouer un rôle décisif dans l'avenir de certains. « Je me concentre avant tout sur ma prestation. On a fini deuxièmes à Portimão, et gagné à Spa-Francorchamps (en mai, lors de la dernière course de préparation avant Le Mans, ndlr). Depuis cette victoire, nous avons envie d’être là. On est un peu plus attendus », précisait Lilou Wadoux, désormais pilote officielle Ferrari.
Même constat pour Doriane Pin, rookie de 19 ans sur l’Oreca 07 – Gibson Prema Racing #63 accompagnée par deux coéquipiers déjà signés avec Lamborghini pour un avenir en Hypercar. « Bien entendu, le projet LMP2 est là pour se préparer à l’Hypercar. C’est la catégorie juste en-dessous. Mirko Bortolotti et Daniil Kvyat (ses coéquipiers) ont déjà été confirmés. Clairement, je ne suis pas là pour m’arrêter. » Véloce depuis le début de saison, la Francilienne est l’une des personnalités du moment en sports mécaniques.
Doriane Pin est un grand talent à surveiller de près.
Arnaud CORNILLEAU (ACO)
"Je ne suis pas là pour m’arrêter."
Doriane Pin
Louis Delétraz, après son podium en LMP2 l’an passé, vise lui aussi une place au sommet. Il revient pour décrocher la victoire en catégorie, cette fois sur l’Oreca 07 – Gibson #41 Team WRT. « Je suis là pour gagner, la course et le championnat. Je ne viens pas pour faire deuxième, on ne va faire de cadeau à personne. » Au moins, ça a le mérite d’être clair. Il faut dire que le Suisse a un compte à régler avec la course, puisqu’il avait perdu les 24 Heures 2021 en LMP2, avec Team WRT, après une panne sur sa voiture à quelques secondes de la présentation du drapeau à damier. « C’est clair qu’il y a un sentiment de revanche. En 2021, on aurait dû gagner. C’est horrible, on y pense tous les jours. Perdre Le Mans dans le dernier tour, on ne s’en remet pas. » Sauf à gagner une édition suivante ?
"J’ai prouvé assez en prototypes pour me positionner comme un prétendant, qui mérite son siège en Hypercar."
Louis Delétraz
Les dents longues
Les jeunes loups n’ont pas peur d’évoquer le futur. Peu importe la situation dans laquelle ils se trouvent, tous voient en la catégorie Hypercar une magnifique chance qu’ils ne sauraient laisser passer. Doriane Pin, la plus jeune des trois prétendants consultés, ne se cache pas derrière son âge. « Honnêtement, il n’y a pas de discussions avec Lamborghini pour l’instant. Mais oui, l’idée est d’aller en Hypercar. J’ai envie d’y être dès l’année prochaine. C’est leur décision de m’intégrer ou pas... » Plus difficile pour elle de se projeter en l’absence de prototype Lamborghini sur les circuits. Ce n’est pas le cas de Lilou Wadoux, qui peut déjà contempler les lignes sculpturales de la 499P en piste.
Selon elle, sa Grand Tourisme n’est pas un handicap par rapport à d’autres qui sont déjà au volant des LMP2. « Chez Ferrari c’est une famille. Avec les pilotes des 499P, nous sommes tous ensemble. On parle Hypercar, GTE, GT3, il n’y a pas de barrières, c’est très agréable. » La structure AF Corse chapeaute en effet de nombreux programmes, et compte, au Mans, six voitures réparties dans les trois catégories.
Louis Delétraz, plus expérimenté, pilote déjà une LMDh aux États-Unis. Sa présence chez Team WRT, équipe liée à BMW pour un projet Hypercar en 2024, pose question. Lui, s’en pose moins, des questions. « Je pense que je vais trouver une place de l’autre côté de l’Atlantique ou ici, sans problème. Cette course ne jouera pas un rôle déterminant dans le futur. Aux États-Unis, mon potentiel est déjà connnu avec Acura et Wayne Taylor Racing. J’ai prouvé assez en prototypes pour me positionner comme un prétendant qui mérite son siège en Hypercar. »
"Je ne viens pas pour faire deuxième."
Louis Delétraz
Peu de certitudes pour l’instant, mais nul doute que l'avenir s’annonce brillant. Ne manquez pas l’entrée en piste de ces futurs ténors dès mercredi 7 juin à 14 heures pour la première séance d’essais libres.
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Louis Delétraz est plus que motivé pour décrocher sa première victoire aux 24 Heures du Mans.
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