Les 8 Heures de Bahreïn marqueront samedi la fin de l’ère LMP1. Comment vous souviendrez-vous de ces voitures ?

« Je me souviendrai de ces voitures comme des monstres de technologie vraiment remarquables, repoussant les limites, créant des procédés  et outils réels et en même temps comme des autos allant de plus en plus vite avec une efficacité toujours croissante. Leur look emblématique et authentique était cool. »

Vous avez remporté les 24 Heures du Mans en 2009 avec la Peugeot 908, une LMP1 à moteur diesel. En quoi cette voiture différait-elle de ce que vous aviez vécu auparavant ?

« Les bas régimes, le son faible, le couple, c’était vraiment étrange au début. Parfois, c’était un peu brut à conduire mais en fait la 908 était une voiture très bien équilibrée et elle convenait parfaitement à mon style de pilotage. J’ai vraiment apprécié piloter cette auto. »

L’ère LMP1 était riche en nouvelles technologies. Quelles innovations vous ont le plus marqué et pourquoi ?

« La première évolution était le diesel où Audi et Peugeot ont fait des pas impressionnants dans la puissance de ces moteurs. Nous avons eu des améliorations de 20 à 40 chevaux pour chaque évolution, non seulement en puissance mais aussi en couple. Et puis vint l’hybride, qui, je le savais, réhausserait le niveau. Nous avons dépassé les 1000 chevaux et avons eu quatre roues motrices. La technologie et l’innovation que nous avons dû mettre au point pour rendre ces machines faciles à piloter étaient impressionnantes. J’ai adoré cette période car en tant que pilote, nous devions guider l’équipe dans ses décisions et ses orientations. Grâce à ces deux étapes, nous nous sommes retrouvés avec des temps au tour plus rapides au Mans, avec 50% de carburant en moins tout en réduisant le nombre de pneumatiques utilisés. C’est ce que j’appelle tout simplement le progrès. »

Vous avez également couru dans les Toyota TS030 et TS040. À quel point ces voitures étaient-elles technologiquement avancées ?

« Ce sont certainement les voitures les plus avancées technologiquement que j’ai jamais pilotées. J’ai eu des moments assez funky en Formule 1 mais ces prototypes LMP1 hybrides étaient tout simplement incroyables. Cela devenait très complexe car parfois, de très petites erreurs dans la configuration électronique de la voiture vous faisaient perdre beaucoup de performance. Nous avons tellement appris au cours de ces années. »

Lors de la dernière édition des 24 Heures du Mans, vous avez bouclé un tour de piste dans la version route de la Toyota Hypercar. Comment était-ce ?

« C’est toujours incroyable de piloter sur la piste du Mans d’autant que je l’avais entièrement pour moi. Une vue que seul le leader de la course a au début de l’épreuve. Cette voiture prototype est très bien équilibrée. L’apparence et la forme de la voiture de course différeront considérablement mais il faut attendre qu’elle soit présentée en janvier 2021 pour en savoir plus. »

PHOTO : Alexander Wurz quittant le cockpit de la Toyota TS040 Hybrid lors des 24 Heures du Mans 2015.