24 Heures du Mans - Sébastien Buemi (Toyota) : « La gestion des pneus fera la différence »
Selon Sébastien Buémi, pilote de la Toyota TS050 Hybrid #8 de Toyota Gazoo Racing, la bonne gestion des pneumatiques durant la longue nuit de course départagera les prétendants à la victoire. Il évoque également la future Le Mans Hypercar du constructeur japonais et la bataille avec la voiture sœur.
À quelques jours de la 88e édition des 24 Heures du Mans, quel est votre état d’esprit ?
« Je suis impatient. Je suis aussi content car la météo est bonne et les températures sont incroyablement élevées. Hélas, ça risque de se dégrader pour la course. Je suis content d’être là et j’essaie d’être le plus préparé possible. Nous avons passé beaucoup de jours dans le simulateur malgré le fait que nous engageons une voiture que nous connaissons très bien. Nous sommes donc dans une logique d’optimisation. »
Vous visez une troisième victoire d’affilée mais avant ça, peut-on dire qu’il faudra d’abord maitriser la Toyota #7 et les deux Rebellion R13-Gibson ?
« Bien sûr. La voiture sœur est très compétitive cette année comme depuis plusieurs saisons. C’est à nous d’essayer d’être encore plus performants qu’eux. C’est une dure bataille et ça n’a jamais été facile de les battre. Nous allons essayer de faire du mieux que nous pouvons et nous verrons à la fin de la course. Nous savons à quel point cette épreuve est compliquée. »
Affronter des pilotes de la même équipe, est-ce quelque chose de particulier ?
« Je trouve que c’est très spécial. Ce n’est pas quelque chose que j’apprécie particulièrement. Je préférais me battre contre une autre équipe. C’est comme ça cette année. Il nous appartient de livrer une belle bataille dans le respect, sur un pied d’égalité et que le meilleur gagne. »
Est-ce que Toyota Gazoo Racing vous laisse libre de vous affronter ou au contraire vous donne des consignes d’équipes à respecter ?
« Nous avons des petites consignes comme ne pas dépasser les limites de la piste, ne pas endommager la voiture pour rien. Nous avons également des règles entre nous sur la gestion du trafic ou les phases de relance après l’intervention d’une voiture de sécurité. Néanmoins, ils nous laissent nous battre. Objectivement, le plus important, c’est que Toyota gagne à la fin. »
"Ça va me faire un véritable pincement au cœur quand nous allons mettre la TS050 Hybrid au garage après les 8 Heures de Bahreïn"
Sébastien Buemi, Toyota Gazoo Racing
Avec la re programmation de l’épreuve en septembre, la nuit sera de fait plus longue. Comment allez-vous préparer cette phase de la course ?
« Nous allons essayer de bien travailler sur les réglages de la voiture car nous devrions rencontrer des températures plus basses qu’en juin. Le plus important pour nous c’est d’être sûr que nous arriverons à disposer des bons types de pneus au bon moment et en fonction de la température. Nous savons que le tracé n’est pas très exigeant pour les gommes. Pour autant nous pouvons avoir des pneus qui ne travaillent pas assez bien durant la nuit. La journée d’essais de jeudi sera importante pour préparer la course. Nous devrons récupérer le plus d’informations possibles et faire les bons choix techniques. »
Cette gestion des pneumatiques durant la nuit sera la clef de la course ?
« Certainement ! Toutefois, ça dépendra de la physionomie de la course et si nous bataillons contre la Toyota #7 ou les Rebellion. Si c’est contre la #7, nous saurons en temps réel ce que l’une et l’autre voiture font. Ce qui est sûr c’est que la bonne gestion des pneumatiques sur une nuit très longue fera la différence. »
Cette 88e édition marque la dernière participation des LMP1 hybrides aux 24 Heures du Mans. Quel souvenir garderez-vous de ces voitures ?
« J’en garderai un souvenir assez incroyable car le niveau de technologie était exceptionnel. C’est un bond en avant énorme qui a été fait entre 2012 et 2018. J’ai piloté les voitures les plus évoluées du sport automobile. Ça va me faire un véritable pincement au cœur quand nous allons mettre la TS050 Hybrid au garage après les 8 Heures de Bahreïn (dernière manche du FIA WEC 2019-2020, ndlr). En tant que pilote, ce que nous aimons, c’est aller vite et ces voitures nous ont permis de pulvériser de nombreux records. La partie la plus impressionnante c’était la réaccélération en sortie de virage avec les quatre roues motrices et les 1000 chevaux dont nous disposions. C’était bluffant. »
Allez-vous tenter un nouveau record chronométrique à l’occasion de l’Hyperpole vendredi entre 11 h 30 et 12 heures ?
« Nous lâchons à chaque fois les chevaux. Par le passé, la pole position résultait plus du pilote qui avait la chance de rencontrer le moins de trafic en piste que de la vitesse pure. J’ai toujours poussé auprès de l’ACO pour modifier les règles. Ce sera le cas cette année grâce à l’Hyperpole. »
Où en êtes-vous dans la préparation de votre Le Mans Hypercar, future voiture de la catégorie reine des 24 Heures du Mans et du FIA WEC ?
« Ça avance bien. J’ai effectué pas mal de jours dans le simulateur et j’ai même moulé mon siège baquet la semaine passée. Nous devrions mener les premiers essais le mois prochain. Ensuite, nous ferons un important travail de développement afin d’être prêts et fiables dès les premières courses de 2021. Ce dernier point sera très important. »
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