24 Heures du Mans - Robert Kubica : « Le Mans n’était pas sur mon plan de carrière »
Retour

24 Heures du Mans - Robert Kubica : « Le Mans n’était pas sur mon plan de carrière »

Né en 1984 à Cracovie (Pologne), ex-pilote de Formule 1, ex-pilote de rallye gravement accidenté en 2011, Robert Kubica est maintenant en train de devenir un pilote d’endurance. Une trajectoire qu’il n’avait pas anticipée.

Vous avez fait vos premiers tours de roues sur le circuit des 24 Heures du Mans. Quelles sont vos impressions ?

Ah c’est un lieu unique ! J’en ai beaucoup entendu parler dans le milieu. Sincèrement, j’ai été surpris du niveau d’adhérence de la piste dimanche dernier (lors de la Journée Test). Quand j’en ai fait le tour la veille, je n’y croyais pas trop, mais ,finalement le grip de la piste est très bon. Et la portion où je m’attendais à avoir le plus d’adhérence parce qu’elle fait partie du circuit permanent, c’est en fait celle où c’est le moins bien. C’est donc assez étonnant. Les enchaînements du retour, des virages Porsche au virage du Karting, seraient plus intéressants avec plus de puissance. Ce n’est pas si facile que cela maintenant qu'on passe moins vite, mais je ne dirais pas que c’est le plus difficile de ce circuit. L’enchaînement des virages d’Indianapolis et d’Arnage est le plus délicat, où on peut prendre quelques risques, mais aussi les payer le prix fort. C’est toujours un équilibre  risque - performance. Finalement, si je devais retenir un facteur déterminant, ce serait l’évolution des conditions au fil de la course. On conduit une voiture puis on en sort pour plusieurs heures. Et quand c’est notre tour de reprendre la piste, pour être rapide directement, comprendre la piste, ou pour lire en l’adhérence, c’est ce qu'il y a de plus compliqué, je pense.

Est-ce que les 24 Heures du Mans ont toujours fait partie de votre plan de carrière ?

Très honnêtement, non. Parce que je suis le genre de gars dont l’énergie et la concentration sont centrées sur ce que je fais, et rien d’autre. Quand je courais en F1, c’était la F1. Puis quand je suis passé au rallye, il n'y avait que le rallye. Si vous m’aviez posé la question il y a 10 ans, bien sûr que je vous aurais répondu que c’était l’un des plus grands évènement mondiaux de sports mécaniques, et la plus grande course d’endurance mais ç'aurait été comme demander à un sprinter, s’il a déjà pensé à courir un marathon. J'aurais sans doute dit oui, pour le fun, mais je n'étais pas là pour ça. En revanche, ces deux ou trois dernières années, je ne courais plus en Formule 1, je recherchais en priorité des courses courtes. Et puis, sans doute aussi parce que je prends de l’âge, j’ai commencé à me dire que les 24 Heures du Mans, c’était une épreuve à laquelle je voudrais bien me rendre, observer, et au final, si j'en avais l'occcasion peut-être participer. Je devais être engagé en 2017, mais ça n’a pas marché. En être aujourd’hui, c’est exceptionnel. C’est un grand défi, c’est tout ce que j’aime et j’espère que dimanche, je repartirai satisfait en me disant que j’ai fini cette course, ce qui est mon principal objectif.

Vous réalisez un très bon début de saison en ELMS. Est-ce que cela vous donne confiance pour cette course ?

Notre début de saison est très bon, c’est vrai. C’est un peu une surprise, mais nous avons performé rapidement. En arrivant à Barcelone en début de saison, nous étions très bien préparés après les essais effectués sur le tracé catalan. En Autriche, d’aucuns pourraient dire qu’on a eu de la chance, d’autres que nous avons fait le bon choix de pneus. Je sais comment cela s’est passé de l’intérieur de la voiture et je peux vous dire que ce n’est pas par hasard que nos décisions stratégiques ont payé. Puis, au Paul Ricard, nous avons mené la course avant de connaître une pénalité qui nous a fait rétrograder. On s’en est sorti avec une honorable 5e place. Enfin, à Monza, nous n’avons pas été aussi propres que nous le pouvions. Cependant, nous menons le championnat depuis la première course. Le niveau est élevé, les équipes auxquelles nous nous mesurons sont fortes, avec d’excellents équipages. Donc, cette semaine, on se donne à fond sur cette grande épreuve, mais les deux dernières manches de la saison (Belgique et Portugal) seront très importantes pour nous, et nous devrons rester concentrés. Quant à nos chances de remporter les 24 Heures du Mans, je ne m’y intéresse pas vraiment. Mon approche, c’est de me focaliser sur moi-même, sur nous en tant qu’équipe, pour essayer de réaliser la meilleure course possible. Si quelqu’un fait mieux, ce sera bien joué ! Sinon, je préfère finir 5e en sachant qu’il nous était impossible d’aller plus vite. Pour une première participation, ce serait déjà une belle réussite. C'est mieux que terminer 4e, par exemple, en sachant qu’on a fait des erreurs sur la piste, qu’on aurait pu opter pour de meilleures options stratégiques. Je me sens toujours mieux quand je sais qu’une course s’est déroulée sans accroc. C’est ce qui me donne plus d’énergie pour la suite, et plus de confiance quant à nos capacités.

Partenaire Majeur

Partenaires premium

Partenaires officiels

Tous les partenaires