Cette troisième victoire d’affilée aux 24 Heures du Mans, qu’est-ce que ça signifie pour votre équipe ?

« Ça représente un objectif qu’il nous fallait atteindre. Nous n’avions vraiment pas le choix et je crois que si nous avions failli dans cette mission, nous n’aurions pas eu le courage de retourner au Japon. »

Les deux TS050 Hybrid ont rencontré des problèmes mécaniques. Comment expliquez-vous cela ?

« Une seule des deux voitures a rencontré un problème mécanique, c’est la #7. Cette voiture a rencontré une fissure sur le collecteur d’échappement droit. Il s’agit d’un problème de qualité dans la mesure ou l’ensemble turbo-échappement avait été validé pour plus de 10 000 kilomètres alors que celui-ci a cassé après un peu moins de 4 000. La #8 est passée par le garage également mais c’était davantage pour ce que l’on peut appeler un incident de course. Son écope de frein avant droite a été bouchée par des débris de gomme de pneus et ont pris feu à un moment donné. Nous avons malheureusement que très peu d’emprise sur les incidents de course. La difficulté d’échappement c’est clairement un problème qualité qui est en train d’être revu avec notre fournisseur. »

Etes-vous en train de vous construire une expérience aux 24 Heures du Mans qui sera bénéfique lorsqu’il faudra affronter Peugeot ou d’autres constructeurs dans le futur ?

« Oui. Toutes ces années passées au Mans depuis 2012 commencent à nous construire une sérieuse expérience. Ça ne rend jamais les choses faciles parce que durant cette course, il y a toujours pleins de façons de rencontrer des problèmes mais c’est vrai qu’en terme d’expérience, année après année, nous nous renforçons. »

Quels mots avez-vous eu pour les pilotes de la n°7 qui sont une nouvelle fois passés tout près de la victoire ?

« Nous leur avons dit que nous n’avions plus de mots. Nous réalisons parfaitement que toutes les explications, tous les mots de compassion que l’on peut leur adresser n’ont plus vraiment de valeur. Je crois que c’est terrible ce qui leur arrive. Nous sommes bien placés pour comprendre ce qu’ils peuvent ressentir car c’est une chose très similaire qui nous est arrivée en 2014, 2016 et 2017. Lors de ces trois années, nous étions les vainqueurs logiques. Nous étions rapides, nous avions la fiabilité et une bonne gestion de la course mais la victoire nous a finalement échappé. Ça ne remplace pas les succès mais ils savent que l’équipe est derrière eux. »

Peugeot, Alpine, ByKolles, plusieurs annonces importantes ont été faites durant la semaine de la course. Comment réagissez-vous à ces déclarations ?

« Quand des constructeurs comme Peugeot, Alpine et ByKolles se déclarent ou confirment leur présence, c’est forcément une très bonne nouvelle. Nous avons mené toute cette construction règlementaire dans les derniers mois justement pour attirer des compétiteurs. »

Que pouvez-vous nous dire à propos de votre projet Le Mans Hypercar ?

« Le fait d’avoir décalé le début de la prochaine saison à mars 2021 nous a permis de rattraper non seulement le retard pris durant la pandémie mais d’ajouter une petite marge qui fait que maintenant nous avançons avec un planning faisable. Nous progressons vers notre premier roulage qui se déroulera à la mi-octobre. C’est tout à fait satisfaisant pour être prêt mi-mars et aller à Sebring. Pour connaitre les spécifications exactes de la voiture, malheureusement il faudra attendre sa présentation pour les découvrir. Celle-ci aura lieu au début de l’année 2021. »

Les fans des 24 Heures du Mans sont passionnées par le look des voitures et leur bruit. Avez-vous pris ces éléments en compte dans la construction de ce projet ?

« Je dirais oui et non. Oui car nous voulons que notre voiture ait un impact sur les spectateurs mais cet impact positif nous espérons l’obtenir en ayant dessiné une voiture aérodynamiquement efficace. Nous n’avons pas compromis la performance aérodynamique de la voiture pour obtenir un look quelconque. Quant au bruit du moteur, nous espérons là aussi qu’un moteur efficient va produire un bruit attractif. »

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