« C’est excitant et angoissant à la fois. » Au moment de s’élancer pour sa première participation, Michael Fassbender est tendu. « Le poids de l’histoire se fait sentir. Nous avons travaillé pendant quatre ans, mais le tracé et la nuit restent des motifs d’appréhension. Il aurait peut-être fallu quatre ans de plus ! Quoi qu’il en soit, c’est presque irréel d’être ici. »
L’acteur qui compte deux nominations aux Oscars connaît déjà le circuit. Invité d’honneur en 2018, il a eu l’occasion de découvrir le tracé lors de la Porsche Carrera Cup en lever de rideau des 24 Heures 2020, puis lors de la Journée Test 2021. Depuis, il écume les manches de l’ELMS au volant de sa Porsche 911 RSR-19. Son parcours, retracé dans la web-série Michael Fassbender: Road to Le Mans, est rare mais pas unique.
Avant lui, nombreuses sont les stars d’Hollywood à s’être frottées au mythe en tant que pilotes, à l'image de Paul Newman et Patrick Dempsey, mais aussi sur grand écran. Le Mans (Katzin/Sturges, 1971), film emblématique avec Steve McQueen - autre fervent amateur de sports mécaniques - a eu son importance : « Je l’adore, je l’ai vu au moins trois fois. Je pense qu’aucun autre film n’a aussi bien fait ressentir la vitesse au spectateur. Il nous donne l’impression d’être dans la voiture et de participer à la course. Le Mans 66 (Mangold, 2019, ndlr) était bon également » ajoute-t-il.
Patrick Dempsey, lié à la formation allemande depuis sa deuxième participation en 2014, n’est jamais très loin. « Je sais que Patrick sera là pendant le week-end, mais je ne l’ai pas trop sollicité pour l’instant. Je m’appuie plutôt sur Matt Campbell, il est expérimenté et me guidera durant cette semaine. »
Mener de front plateaux de tournage et circuits n’a rien de simple. « Dès que la saison est terminée, je redeviens un acteur. Je suis autant engagé dans les deux parties, il faut l’être pour courir à ce niveau. Rouler demande beaucoup d’engagement ; et c’est pourquoi il est primordial de séparer ces activités bien qu’il existe des similitudes entre le cinéma et la course ; avoir beaucoup d’informations à traiter, faire le vide afin de rester concentré et détendu. Au volant, j’essaierai d’être dans cet état, sans penser au passé ni au futur, mais seulement au moment présent. C’est un sensation très addictive. »
Fasciné par l’atmosphère si particulière de la course, l’antagoniste de Twelve years a slave se donne pour objectifs de finir l’épreuve et de profiter de la magie du Mans. « Il y a quelque chose de tellement spécial à courir ici, que c’est difficile de trouver les mots. Dès que j’ai quitté la piste, je voulais y retourner. Toute la ville baigne dans la course, et c’est ce qui rend Le Mans si unique. »
La Porsche 911 RSR-19 #93 de l'équipe se classe finalement 45e de cette Journée Test, et 6e en catégorie LMGTE Am.