Les vibreurs, késako ?
Sur tous les circuits, les vibreurs placés à l’extérieur de la ligne blanche servent à marquer les limites de la piste dans les virages. Ils empêchent les pilotes de trop la couper. En effet, ces derniers cherchent toujours à raccourcir leur trajectoire le plus possible afin de gagner du temps et bien aborder les lignes droites. « Au Mans, il existe plusieurs profils de vibreurs. Ceux situés à la chicane Dunlop sont plats tandis que ceux des chicanes des Hunaudières sont plus hauts », explique Kevin Estre, pilote de la Porsche 911 RSR-19 #92 de Porsche GT Team.
La mode des vibreurs est apparue sur les circuits à la fin des années 1960 et au début des années 1970. On s'est vite rendu compte que les vibreurs n’étaient pas tous compatibles avec la pratique de la moto, si bien que certains ont été adoucis dans leur dessin et leur volume et qu’ils comportent parfois des éléments amovibles.
Avantage ou inconvénient ?
Les vibreurs constituent un appui pour les pilotes en quête de performance qui n’hésitent pas à s’en servir pour élargir leur trajectoire. Dans certains cas, selon la manière dont ils sont placés, ils peuvent également servir de repère de freinage. Mais comme il ne faut pas abuser des bonnes choses, « il vaut mieux éviter de les prendre durant 24 heures car aucune voiture ne peut supporter les chocs que ça représente, affirme Tristan Gommendy, pilote de l’Oreca 07-Gibson #30 de Duqueine Team. En course, il faut trouver un rythme et penser à ne pas trop faire souffrir la voiture évitant de trop prendre les vibreurs ».
« Les vibreurs c’est une grosse partie de la performance et de la fiabilité. Ils sont donc très importants alors nous essayons de régler la voiture pour pouvoir les emprunter », renchérit Kevin Estre.
Lorsqu’ils les chevauchent, les pilotes sentent des vibrations dans le volant et dans le siège. « Nous sentons aussi que la voiture décolle et nous subissons un impact quand nous les prenons et quand la voiture en redescend », décrit Kevin Estre. « Ça peut aussi avoir de l’influence sur la géométrie de la voiture et dégrader son équilibre », ajoute Tristan Gommendy. Ce dernier désigne les vibreurs que les pilotes peuvent chevaucher et ceux sur lesquels il vaut mieux éviter de poser ses roues : « La plupart des vibreurs du circuit des 24 Heures du Mans sont prenables dans la mesure où vous faites attention à ne pas les utiliser violement. En revanche, ceux des chicanes Ford, par exemple, sont à éviter ».
Que dit le règlement ?
À l'origine, il n’y avait aucune référence légale puis la FIA a commencé à légiférer et maintenant les différents types de vibreurs sont homologués en même temps que le circuit. D'autre part, à l’heure actuelle, une des principales préoccupations des directeurs de course est le respect de la route de course. Une certaine tolérance s’est installée avec un chevauchement partiel des vibreurs très plats, circonstances qui n’existaient pas avant du fait des formes rédhibitoires des vibreurs des anciennes générations. Cependant, si les pilotes passent les quatre roues de l’autre côté du vibreur, ils risquent une sanction pour non-respect des limites de la piste.
La coexistence sur les circuits des compétitions auto, moto et même camion est un souci constant pour cette délimitation des points de tangence des trajectoires des véhicules.
Le saviez-vous ?
En béton et pour la plupart fixes aujourd’hui, les vibreurs du circuit du Mans sont jaunes et bleus car il s’agissait des anciennes couleurs de référence de l’ACO, avec une charte graphique précise et des références de teintes pantone répertoriées.