La mission de Martin Goureau, c’est de prévenir et prévoir les accidents potentiels. «Je suis originaire de Château du Loir, à une quarantaine de kilomètres du Mans. Jeune, j’étais pompier volontaire, et à 16 ans j’intervenais déjà sur le circuit du Mans en tant que secouriste. Ensuite je suis devenu pompier de Paris et à la fin de mon contrat, en 2003, l’ACO a créé ce poste de Responsable de la sécurité des pistes. C’est vraiment la sécurité qui me passionne, plus que les courses auto ou moto ! »

En fait Martin Goureau passe ses journées à imaginer le pire…afin de l'éviter ! « J’essaie d’envisager tous les scénarios d’accidents possibles, et de prévoir d'abord comment les prévenir, ensuite comment intervenir  s'ils se produisaient tout de même. » Des procédures sont mises en place et expérimentées, rodées.

Depuis 2015, le circuit des 24 Heures du Mans est divisé en 35 zones, des « tronçons » longs de 350 à 500m. « L’idée est, en cas d’accident, d’indiquer très précisément aux équipes et aux voitures en course le lieu où il s’est produit. Cela nous donne aussi la possibilité de neutraliser la course sur une partie très précise du circuit seulement. »

Les postes des commissaires de courses (les lieux où les commissaires se tiennent) ont été démultipliés et réorganisés : « On en a désormais 70, donc pour schématiser 2 sur chaque tronçon du circuit, un de chaque côté de la piste, avec à chaque fois 6 commissaires sur zone », détaille Martin Goureau. Pour cette mission-là ou une autre, près de 1700 commissaires sont opérationnels durant les 24 Heures du Mans !

Pendant l’épreuve, Martin Goureau veille depuis la Direction de course, immense salle du module sportif, cet immeuble du bord de piste d’où la course est gérée. Dans cette «tour de contrôle » le silence et la concentration sont de rigueur : des affiches sur les murs et les portes le rappellent. En tant que Responsable de la sécurité des pistes, Martin Goureau est assis non loin du Directeur de course, Patrick Morisseau. Avec les équipes en présence, ils scrutent en permanence une cinquantaine d’écrans. Sur la piste également, chacun est à son poste, à un endroit précis du circuit : les « Safety Cars » chargées de neutraliser la piste, les « Medical Cars » des médecins, les dépanneuses, pick-up, manitous, voitures incendies… Une véritable « armée » vouée à la sécurité, et dirigée par un ancien « soldat du feu ».

Photo Alexis Goure : Martin Goureau, Responsable de la sécurité des pistes pour l'ACO