A la tête d’une armada de quatre Ford GT, Chip Ganassi revient par la grande porte aux 24 Heures du Mans, pour ce qui est sans doute l'un des plus gros défis de sa carrière de propriétaire d'écurie. Pour le propriétaire et aussi ancien pilote, il s'agit de retrouvailles avec la Sarthe. Une histoire qui avait commencé en 1987 en tant que pilote d'une Sauber-Mercedes partagée avec le Néo-Zélandais Mike Thackwell et l'Ecossais Johnny Dumfries (futur vainqueur des 24 Heures avec Jaguar en 1988), mais malheureusement terminée par un l'abandon. « J’ai toujours voulu revenir ici au Mans » précise d’emblée Chip Ganassi. « Mais il s’agissait pour moi d’être de retour dans de bonnes conditions, avec la bonne équipe, la bonne compagnie, les bons pilotes, le bon motoriste, les bons pneus et la bonne approche. L’opportunité offerte par Ford a permis de cocher toutes ces cases. »

Dans ce laps de temps d'un quart de siècle, Chip Ganassi est devenu l'un des plus puissants patrons d'écurie du sport automobile américain, avec de multiples victoires dans tous les grands rendez-vous d'outre-Atlantique : 500 miles d'Indianapolis, 500 miles de Daytona, 12 Heures de Sebring, 24 Heures de Daytona... Un chemin de vie selon lui nécessaire : « En sport automobile, on dit qu’il faut apprendre à perdre avant d’apprendre à gagner. Nous avons certes connu du succès, mais aussi des échecs. »

Cela dit, le palmarès en impose autant que la stature du personnage et ne laisse aucun doute sur ses ambitions de victoire, dans un défi bien différent de ce qu’il a pu connaître aux Etats-Unis en un quart de siècle. « Ici en Europe et au Mans, on est plus dans la configuration de la bataille d’une compagnie contre une autre, tout comme l’importance de l’aspect industriel du Championnat du Monde d’Endurance, » confirme Chip Ganassi.

Mais ce grand défi américain a suscité un grand intérêt auprès des acteurs du sport automobile outre-Atlantique, toutes disciplines confondues : « Les réactions aux Etats-Unis ont été très positives. Et lorsqu’on évoque les années 1960 de Ford, on parle de la piste, des voitures, des chronos, de la bataille Ford-Ferrari, mais il existe une constante dans toutes ces conversations, c’est la passion. » Nul doute que Chip Ganassi et ses hommes vont faire vibrer non seulement la fibre américaine, mais celle des passionnés du monde entier. Avec comme première étape la pole position de la catégorie LM GTE Pro pour la 84e édition des 24 Heures du Mans…

Photo : Pour la première visite mancelle de Chip Ganassi en tant que propriétaire d'écurie, la Ford GT de Joey Hand, Dirk Müller et Sébastien Bourdais s'est adjugée la pole position de la catégorie LM GTE Pro.

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