24 Heures du Mans 1992 – Peugeot et Toyota, le premier duel
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24 Heures du Mans 1992 – Peugeot et Toyota, le premier duel

Si les 60e 24 Heures du Mans ont vu la première victoire de Peugeot, la marque au lion s’était imposée à l’issue d’une longue course-poursuite à distance face à Toyota. Alors que les deux constructeurs seront à l’affiche ce week-end des 6 Heures de Monza, quatrième manche du Championnat du monde d’Endurance FIA 2022, retour sur une édition des 24 Heures notamment marquée par des conditions météo difficiles.

En 1991, la Peugeot 905 est la pionnière d’une nouvelle génération de prototypes de la règlementation Groupe C, basée sur des moteurs V10 3.5 litres atmosphériques. L’équipe française n’avait pu finir les 24 Heures cette année-là. L’objectif était avant tout d’apprendre, mais Peugeot repartait avec une superbe cote d’amour auprès d’un public français qui n’a pas vu la victoire d’un constructeur tricolore depuis Jean Rondeau en 1980.

En 1992, la victoire est le seul objectif des troupes de Jean Todt. Celui qui allait devenir Président de la FIA en 2009 aligne trois voitures, confiées à Mark Blundell/Yannick Dalmas/Derek Warwick (n°1), Philippe Alliot/Mauro Baldi/Jean-Pierre Jabouille (n°2) et Alain Ferté/Eric van de Poele/Karl Wendlinger (n°31). Mais un nouvel adversaire vise également la victoire avec un nouveau prototype V10 3.5 litres atmosphérique. Trois exemplaires de cette Toyota TS010 sont en piste aux mains de David Brabham/Ukyo Katayama/Geoff Lees (n°7), Teo Fabi/Jan Lammers/Andy Wallace (n°8) et Kenny Acheson/Pierre-Henri Raphanel/Masanori Sekiya (n°33).

La météo en arbitre

Mais le week-end, la pluie s’invite sur le circuit des 24 Heures. Alors qu’essais et qualifications se sont déroulés sur piste sèche, les concurrents ne disposent que du warm-up du samedi matin pour modifier les réglages de leurs voitures en conséquence.

En outre, un trouble-fête s’invite en début de course dans le duel Peugeot-Toyota. Premier constructeur japonais victorieux au Mans l’année précédente, Mazda mène les débats à la première heure avec son prototype MXR-01 (n°5), équipé d’un V10 Judd 3.5 litres et piloté par Bertrand Gachot, Johnny Herbert et Volker Weidler, les vainqueurs de 1991.

Peu après, la 905 de Blundell/Dalmas/Warwick s’installe en tête, et aux environs de 21 h 15, la n°2 est deuxième. Mais la pluie arbitre également ce duel franco-japonais. Vers 17 h 30, la Peugeot n°31 ne peut éviter la Toyota n°7, elle aussi aveuglée par les projections d'eau et surprise par le ralentissement soudain d’une autre voiture devant elle. A la tombée de la nuit, les Toyota n°8 et 33 occupent les quatrième et cinquième positions. Peugeot a également creusé l’écart en tête grâce à ses pneus Michelin, plus efficaces sous la pluie que les Goodyear de Toyota.

Le dimanche matin, il ne pleut plus. Les ennuis de la Mazda n°5 et deux sorties de route de la Peugeot n°2 aboutissent à un duel pour la deuxième place entre la Toyota de Kenny Acheson/Pierre-Henri Raphanel/Masanori Sekiya et le trio Philippe Alliot/Mauro Baldi/Jean-Pierre Jabouille. Mais ces derniers sont retardés dans la matinée par un problème de boîte de vitesses puis une sortie de route qui les font rétrograder en troisième position.

Une première victoire, un premier podium

Les deux voitures se retrouvent dans le même tour après un souci électronique sur la Toyota. Mais sur piste sèche, celle-ci a retrouvé toute sa rapidité. Elle tourne dans les mêmes chronos que sa poursuivante et conserve la deuxième place jusqu’au drapeau à damier, à six tours de la 905 victorieuse de Mark Blundell, Yannick Dalmas et Derek Warwick.

Cette 60e édition des 24 Heures du Mans s’achève donc sur une double première. Peugeot signe le premier de ses trois succès sarthois. Et s’il lui a manqué un peu plus de 80 kilomètres pour la victoire, la deuxième place vaut à Toyota son premier podium manceau. Huitième après de nombreux soucis, la Toyota n°8 s’offre le meilleur tour en course, avec un chrono de 3’32’’295. Peugeot et Toyota ont perdu chacun une voiture et les deux constructeurs cumulent six positions dans le top 10 : 1er et 3e pour la marque au lion, tandis que le constructeur japonais termine 2e et 8e avec la TS010 (V10 3.5 litres atmosphérique), et aussi 5e et 9e avec la 92C-V (V8 3.6 litres turbocompressé).

Trente ans après ce double anniversaire, la 905 est actuellement l'une des héroïnes de l'expositon Allure Le Mans au Musée des 24 Heures. Et côté piste, la marque au lion retrouve ce week-end Toyota en endurance, une nouvelle fois en catégorie reine avec deux Hypercars hybrides aux conceptions aérodynamiques radicalement différentes, avec un premier verdict de la piste très attendu le dimanche 10 juillet, quand s’abaissera le drapeau à damier des 6 Heures de Monza.

PHOTOS CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), 24 HEURES DU MANS, 20 & 21 JUIN 1992 - Après seulement huit mois de développement, la Toyota TS010 (ci-dessus) a rivalisé d'emblée avec la Peugeot 905 (en haut), déjà présente dans la Sarthe en 1991, avec à l'arrivée le premier podium du constructeur japonais aux 24 Heures du Mans. CI-DESSOUS (LOUIS MONNIER / ACO) : De gauche à droite, Yannick Dalmas, le Président de l'ACO Pierre Fillon et Jean-Marc Finot, patron de PSA Motorsport, entourent la Peugeot 905 victorieuse en 1992 lors de l'inauguration de l'exposition Allure Le Mans au Musée des 24 Heures.

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