24 Heures du Mans 1966 - Chris Amon (Ford), souvenirs d'une victoire (1/2)
Retour

24 Heures du Mans 1966 - Chris Amon (Ford), souvenirs d'une victoire (1/2)

Auteur du premier des quatre succès consécutifs de Ford il y a cinquante ans, Chris Amon évoque longuement ce qui reste encore aujourd'hui la plus grande victoire de sa carrière : les 24 Heures du Mans.

Agé à l'époque de 22 ans, Chris Amon formait avec Bruce McLaren un duo 100 % néo-zélandais au volant de la Ford GT40 Mk II victorieuse. Dans cette première partie, il raconte leur approche technique, des 24 Heures 1965 aux 24 Heures 1966.

Qui ont été vos plus sérieux rivaux ? Les Ferrari ou les autres Ford ?

Chris Amon : "J'étais associé à Bruce McLaren au volant de la Ford GT40 Mk II n°2 et nous savions tous les deux que nos adversaires principaux étaient les autres Ford. Nous avions déjà couru au Mans en 1965 avec la GT40. Nous étions beaucoup plus rapides que les Ferrari mais nous avions connu des soucis de fiabilité. Nous savions que Ferrari avait progressé, mais ce fut également notre cas, spécialement côté fiabilité. Ca s'est confirmé en course."

Comment s'est passé le départ ?

"Bruce a effectué les premiers relais. Je me souviens qu'il faisait humide et que nous roulions avec des pneus Firestone intermédiaires. Avec des pointes à 330-360 km/h dans la ligne droite des Hunaudières, les pneus partaient en lambeaux. J'ai relayé Bruce, qui est allé voir les gens de Firestone. Ils ont eu le geste de nous laisser utiliser les pneus Goodyear montés sur les autres Ford. Bruce m'a dit que nous devions y aller à fond, et c'est ce que nous avons fait."

C'est à ce moment-là qu'il a hurlé "vas-y, fonce" ?

"Oui, mais il y a une histoire derrière cette injonction. Nous avions tous les deux piloté l'année précédente les deux premières voitures de 7 litres au Mans. Bruce avait Ken Miles comme équipier, et moi Phil Hill. On nous avait dit qu'il fallait faire attention à la boîte de vitesses, qui étaient neuves et n'avaient pas été éprouvées... et nous avons abandonné sur des problèmes de boîte. L'équipe de McLaren avait été missionnée par Ford pour concevoir une version plus légère de la GT40, pour un possible engagement en 1966. Je l'ai essayée et pilotée en course dans des courses de CanAm aux Etats-Unis fin 1965. A ce moment, je faisais aussi des tests à Sebring et Daytona avec la version normale et nous avons connu quelques soucis mécaniques.

"Il a résulté de tout cela que lorsque je suis allé rejoindre Bruce aux 24 Heures de Daytona. Je n'avais pas totalement confiance dans la fiabilité dans la cas où il aurait fallu attaquer pendant toute la course. J'ai alors proposé à Bruce d'adopter un rythme prudent en course. Si nous ne figurions pas dans le top 3 en début de course, nous pourrions être les seuls à l'arrivée. Et nous avons terminé cinquièmes.

"Compte tenu du résultat à Daytona, notre approche a été différente au Mans. Nous avions décidé d'adopter notre propre rythme, qui nous permettrait de rester à portée des leaders et de tenter notre chance pour la victoire en fin de course. Cette stratégie s'est effondrée en même temps que nos pneus en début de course et nous avons pris un retard considérable. Nous étions en contrat avec Firestone, alors ce fut difficile pour Bruce d'aller négocier avec Goodyear. Lorsque j'ai été rappelé au stand pour changer de pneus, je crois que Bruce était à bout de patience et de frustration. Il a passé la tête par la portière et il m'a dit : "vas-y, fonce !"

D'après informations presse Ford - Traduction française Jean-Philippe Doret

Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, DIMANCHE 19 JUIN 1966, ARRIVEE. Première victoire et triplé pour Ford, avec les GT40 Mk II de Chris Amon-Bruce McLaren (vainqueurs, n°2), Ken Miles-Dennis Hulme (deuxièmes, n°1) et Ronnie Bucknum-Dick Hutcherson (troisièmes, n°5).

Partenaire Majeur

Partenaires premium

Partenaires officiels

Tous les partenaires