Découvrez 20 voitures qu’il faut absolument admirer en visitant la Grande exposition du Centenaire des 24 Heures du Mans. Celle-ci se poursuit jusqu’au dimanche 2 juillet.
Bentley 3 litres Sport (1924) – La pionnière anglaise
Premier modèle développé par la marque et produit de 1921 à 1928, la 3 Litres Sport fait en 1924 de Bentley le premier constructeur britannique vainqueur aux 24 Heures du Mans. Séduit par son potentiel, le Canadien John Duff l’engage dès la première édition en 1923, terminant quatrième en compagnie du Britannique Frank Clement, avec qui il remporte la course l’année suivante.
Cette victoire convainc le fondateur Walter Owen Bentley de créer une écurie de course, dont les pilotes entreront dans la légende sous le surnom de « Bentley Boys ».
Chenard & Walcker « Tank » (1925) – Le premier prototype ?
Vainqueur de la première édition des 24 Heures du Mans en 1923, Chenard & Walcker est aussi un des premiers constructeurs à comprendre que la singularité de la course nécessite une approche spécifique. En 1925, ce « tank » peut ainsi être considéré comme une des toutes premières à prendre en compte la notion de pénétration dans l’air. Cette science, l’aérodynamisme, allait devenir au fil des années un élément majeur dans la conception de toute voiture ambitionnant de briller aux 24 Heures.
Cadillac Spyder « Le Monstre » (1950) – Une certaine démesure américaine
La première apparition de Cadillac, grand symbole de la voiture de luxe américaine, entre d’emblée dans l’histoire des 24 Heures. L’une des deux voitures conserve ses formes d’origine et l’autre hérite du surnom de « Monstre », par sa surprenante carrosserie profilée conçue par Howard Weyman, ingénieur chez l’avionneur Grumman. Cette dernière termine onzième aux mains de Phil Walters et Briggs Cunningham. A l’origine de cet engagement, ce dernier devient l’une des grandes personnalités de la renaissance des 24 Heures du Mans, grâce à la compétitivité et à l’originalité de ses voitures.
Porsche 356 (1951) – Premières 24 Heures, premiers lauriers
Après avoir rencontré les dirigeants de l’Automobile Club de l’Ouest lors du Salon de l’Auto de Paris en 1950, Ferdinand Porsche donne son accord pour un engagement aux 24 Heures du Mans. Le 23 juin 1951, la 356 est la première voiture de la marque au départ. Aux mains de l’importateur français Auguste Veuillet associé au Manceau Edmond Mouche, elle termine vingtième du classement général et remporte sa catégorie. Le duo récidive l’année suivante, grimpant jusqu’à la onzième place. Des premiers succès qui en appellent beaucoup d’autres...
Jaguar Type D (1957) – Le félin glorieux
Conçue par Malcolm Sayer, ingénieur venu de l’aéronautique, la Type D combine finesse aérodynamique (notamment avec son « aileron de requin » dans le prolongement du cockpit), la légèreté de l’aluminium et la performance en piste. La Type D inscrit définitivement Jaguar dans la légende des 24 Heures du Mans, avec trois victoires consécutives : une sous les couleurs vert foncé en 1955, les deux autres avec le bleu et blanc de l’Ecurie Ecosse en 1956 et 57. La Type D inspire également une routière sportive devenue mythique : la Type E, qui reprend le capot long de sa glorieuse aînée.
Ferrari 250 GTO (1962) – La plus mythique des Ferrari ?
Présentée en février 1962, la 250 GTO (pour « Gran Turismo Omologato ») est une évolution de la 250 GT, avec une aérodynamique optimisée par un capot avant plongeant et un becquet arrière. Cette année-là, elle termine ses premières 24 Heures du Mans en deuxième et troisième positions, avant de signer trois autres top 5 (2e et 5e en 1963, 5e, 6e et 9e en 1964). Numéro de course symbolique s’il en est, le 24 lui doit son meilleur résultat au Mans, (2e en 1963). Son palmarès et sa rareté (une petite trentaine d’exemplaires) valent à la 250 GTO une cote hors norme. Leurs propriétaires forment l’élite des collectionneurs de Ferrari.
Ford GT40 (1968-1969) – La victoire en bleu et orange
Après la limitation à 3 litres de la cylindrée des prototypes, la catégorie Sport (5 litres) permet à la Ford GT40 de prolonger son glorieux parcours aux 24 Heures. Elle signe deux nouvelles victoires dans deux éditions entrées dans les annales. En 1968, les 24 Heures sont reportées au mois de septembre à la suite des événements de mai en France. En 1969, Jacky Ickx s’impose dans le dernier tour après s’être élancé dernier en ayant marché vers sa voiture. Un seul et même châssis (n°1075) s’est ainsi imposé sous les mêmes couleurs, appelées à devenir partie intégrante de la saga des 24 Heures : le bleu ciel et orange de la compagnie pétrolière Gulf.
Porsche 917 K (1970-1971) – Un matricule, deux victoires, un mythe
Conçue dans le cadre de la réglementation Sport 5 litres instaurée en 1968, la Porsche 917 réalise dès sa première apparition des performances inédites sur le circuit des 24 Heures. Une fois son aérodynamique optimisée, elle devient une véritable machine à gagner et signe en 1970 et 71 les deux premières victoires sarthoises de Porsche. En 1971, elle bat le record de la distance établi par Ford en 1967, établissant une nouvelle référence qui ne sera améliorée qu’en 2010. Cette version à carrosserie courte évolue notablement en 1971, avec l’apparition de dérives à l’extrémité du capot arrière.
Matra MS670 (1972-1974) – Une marque, un pilote et un record français
Dans la légende des 24 Heures du Mans, Matra est intimement lié à Henri Pescarolo. Après avoir débuté ensemble dans la Sarthe en 1966, l’un et l’autre sont associés en 1972, 73 et 74 dans la victoire devenant seuls constructeur et pilote français à signer trois victoires consécutives dans la Sarthe. Matra, c’est aussi le son inoubliable d’un moteur V12 né en 1968. Un autre pilote signe un exploit unique : à la veille du Centenaire, le Britannique Graham Hill est toujours le seul pilote à la fois titré en Formule 1 (1962 et 68), vainqueur à Indianapolis (1966) puis au Mans (1972).
Porsche 936 (1976, 1977 & 1981) – La révolution du turbocompresseur
La richesse de l’histoire de la Porsche 936 lui vaut une place de choix dans la saga des 24 Heures du Mans. En 1976, elle est la première voiture victorieuse utilisant un moteur turbocompressé, développé par Porsche au Mans depuis 1974. Elle est également étroitement liée à Jacky Ickx, qui obtient à son volant la moitié de ses victoires aux 24 Heures, égalant à son volant le record de quatre succès d’Olivier Gendebien en 1977 puis en en devenant le seul détenteur en 1981. Le champion belge la hisse également à deux reprises en pole position, en 1978 et 81.
Renault Alpine A442B (1978) – La quatrième victoire française des années 1970
Face à Porsche, Renault-Alpine livre de 1976 à 1978 face à Porsche le premier duel de l’ère du turbocompresseur aux 24 Heures du Mans. La Renault-Alpine A442 s’élance depuis la pole position en 1976 et 77. Le constructeur français touche au but en 1978, pointant de bout en bout en tête du classement horaire. Vainqueur en tant que pilote chez Matra en 1973 et 74, Gérard Larrousse s’impose cette fois comme propriétaire d’écurie, avec les deux constructeurs ayant mis un terme à une longue absence française au palmarès, après la victoire de Tablot-Lago en 1950.
Porsche 956 (1982-1985) – Porsche au sommet
Victorieuse avec un triplé dès sa première apparition aux 24 Heures du Mans en 1982, la 956 règne sur la première moitié des années 1980, avec quatre succès consécutifs : deux pour l’équipe d’usine, deux pour l’écurie privée de Reinhold Joest. En 1985, ce dernier offre à Porsche une dixième victoire qui permet à la marque de battre le record détenu par Ferrari depuis 1965. En 1982, Jacky Ickx s’impose pour la sixième fois, et la troisième en compagnie de Derek Bell, égalant Olivier Gendebien et Phil Hill, équipage le plus victorieux depuis 1962.
WM P88 (1988) – Objectif 400 km/h
Constructeur français né en 1976, WM vise dans la deuxième moitié des années 1980 le record de vitesse dans la ligne droite des Hunaudières, détenu depuis 1971 par les 386 km/h de la Porsche 917. Ce record de 400 km/h, rêvé par Ferdinand Piëch, responsable des activités sportives de Porsche à l’époque, WM l’atteint dans la soirée du samedi 11 juin 1988. Le record est officialisé à 405 km/h pour cette WM P88 à carrosserie profilée, propulsée par un moteur Peugeot et pilotée par Roger Dorchy. Bien que contrainte à l’abandon à la suite de soucis de transmission, elle est inscrite dans le livre des records des 24 Heures.
Mazda 787 B (1991) – Une première japonaise
Dès l’origine de son engagement aux 24 Heures du Mans, Mazda affirme la singularité de son moteur rotatif. En 1991, le constructeur japonais engage trois prototypes 787 B et doit faire face à Sauber Mercedes, Jaguar, Peugeot et Porsche. Après une course régulière, Mazda prend la tête le dimanche en fin de matinée. Pour la circonstance, la télévision japonaise interrompt ses programmes pour diffuser la fin de course en direct. C’est l’unique victoire de la technologie du moteur rotatif, qui était autorisé pour la dernière fois en 1991. Et Mazda restera le seul constructeur nippon vainqueur jusqu’en 2018.
Peugeot 905 (1992-1993) – La victoire à la puissance (V)10
Annoncé à l’automne 1988, le programme 905 se concrétise aux 24 Heures 1991, puis deux victoires consécutives en 1992 et 93 sous la direction de Jean Todt, futur Président de la FIA de 2009 à 2021. Premier constructeur français vainqueur depuis Matra, Renault-Alpine et Rondeau, Peugeot offre ses uniques succès manceaux à l’architecture du moteur V10 atmosphérique, également utilisée en Formule 1 à cette même époque. Parmi les pilotes vainqueurs sur Peugeot figure un Français qui va devenir l’une des grandes références de l’endurance des années 1990 : Yannick Dalmas.
Porsche 911 GT1 (1998) – Une icône pour un anniversaire
Best-seller absolu de Porsche autant que l’une des voitures les plus connues au monde, la 911 inscrit définitivement son matricule dans la légende des 24 Heures en remportant au général l’édition 1998 après bien des victoires de catégorie. Porsche célèbre de la plus belle manière son demi-siècle d’existence à l’apogée de la catégorie GT1 face à Toyota, Mercedes ou encore McLaren. Et signe son 16e succès dans sa « deuxième maison » (selon l’expression de Wolfgang Porsche, petit-fils du fondateur Ferdinand) avec une version extrême de son icône routière.
Audi R10 TDi (2006, 2007 & 2008) – Le diesel au pouvoir
Après avoir confié ses R8 à des équipes privées ou partenaires en 2003, 2004 et 2005, Audi fait son retour en tant qu’écurie d’usine avec un nouveau prototype. Son matricule R10 TDI fait écho à la technologie de son moteur (turbo, diesel et injection directe). Le constructeur allemand entame un nouveau cycle en offrant au diesel trois victoires consécutives. Grâce à Audi, et aussi à Peugeot en 2009, le diesel restera invaincu aux 24 Heures du Mans jusqu’en 2014. Et en 2008, Tom Kristensen porte à huit son record de victoires sarthoises.
Audi R18 e-tron quattro (2012, 2013 & 2014) – L’hybride au pouvoir
Audi inaugure un nouveau chapitre majeur du grand livre des innovations aux 24 Heures du Mans en signant la première victoire d’un prototype hybride, mariage du moteur thermique classique et de l’énergie électrique, qui transforme en quatre roues motrices temporaire cette R18 e-tron quattro. A son volant, Tom Kristensen fixe à neuf le record de victoires, tandis que le trio Fässler / Lotterer / Tréluyer rejoint Olivier Gendebien / Phil Hill, Jacky Ickx / Derek Bell et Frank Biela / Tom Kristensen / Emanuele Pirro dans le cercle des équipages triple vainqueurs.
Toyota TS050 Hybrid (2018, 2019 & 2020) – Une si longue attente…
Venu pour la première fois au Mans en 1985, Toyota passe tout près de la victoire pendant les années 1990, avant une décennie passée en Formule 1. Apparue en 2016, quatre ans après le retour de la marque dans la Sarthe, la TS050 Hybrid concrétise enfin le rêve manceau du premier constructeur mondial de routières hybrides. Kamui Kobayashi lui offre le record absolu du circuit en 2017, Kazuki Nakajima devient le premier Japonais multiple vainqueur et Fernando Alonso le cinquième champion du monde F1 à remporter les 24 Heures du Mans.
La Grande exposition du Centenaire des 24 Heures du Mans est une présentation unique au monde qui regroupe 80 voitures authentiques : dont une soixantaine de gagnantes de la classique mancelle. Elle plonge les visiteurs à travers cent ans d’histoire automobile. D’une décennie à une autre, le public découvre aussi l’évolution du circuit, les records et les grands évènements qui ont marqué les 24 Heures du Mans.
Plus d'infos sur le site Internet du Musée des 24 Heures du Mans.