Quand les odeurs racontent l’esprit des 24 Heures du Mans
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Quand les odeurs racontent l’esprit des 24 Heures du Mans

Le Mans, là où tout prend sens | Aux 24 Heures du Mans, l’odeur joue un rôle crucial pour ancrer des souvenirs profonds chez les participants et les spectateurs. Chaque coin du circuit, chaque instant de course, a une odeur particulière. Voici un voyage olfactif à travers les différentes senteurs qui rythment la plus grande d’endurance au monde.

Assister aux 24 Heures du Mans permet de plonger dans un monde de sensations. Avec la vue et l’ouïe, l’odorat est le sens qui permet aux souvenirs de s’enraciner. Les odeurs témoignent de coups de chaud, de moteurs cassés, de freins sollicités à l’extrême ou de moments festifs. À ces senteurs s’ajoute le bon air sarthois.

Une symphonie olfactive dans les stands

Kenji Concy, mécanicien de l’équipe Ferrari AF Corse, passe de longues heures dans le stand de la Ferrari 499P #51. Il décrit avec précision les odeurs caractéristiques de ce lieu : « Ce qu’on sent le plus, c’est l’odeur des gommes chaudes. On peut également percevoir celle du carburant, mais elle est très légère. L’odeur des freins chauffés, elle, est omniprésente, surtout lors des ravitaillements. Et puis, il y a l’odeur du petit matin, avec l’air frais et humide, qui contraste avec celle des plats de pâtes ou des croissants livrés à l’arrière du stand. »
Ces odeurs sont aussi des indicateurs précieux. Une odeur d’huile inhabituelle peut signaler un problème grave. « Si on sent une odeur d’huile, c’est que la voiture ne va pas bien. Je dirais même que lorsque cette odeur surgit, c’est déjà trop tard ». Le mécanicien (chargé de changer les roues lors des ravitaillements) note toutefois que l’usure mécanique n’a pas vraiment de signature olfactive. « On perçoit que la voiture est équipée de pièces qui sont fabriquées pour durer et résister aux exigences d’une course de 24 heures », ponctue-t-il.

Des souvenirs marqués par les odeurs

Pour les spectateurs, les odeurs contribuent à créer des souvenirs inoubliables. Maxime qui a découvert les 24 Heures du Mans à l’âge de 4 ans, associe l’odeur d’une crevaison à un moment clé : « Cela me rappelle la bataille en 2017 dans la catégorie LMGTE Pro entre l’Aston Martin Vantage #97 et la Chevrolet Corvette C7.R #63. C’était dans les derniers tours de la course et la GT américaine avait été victime de l’éclatement d’un de ses pneus. »
Lucas, quant à lui, associe l’événement à la poutine, un plat québécois qu’il a goûté pour la première fois sur le circuit : « L’odeur d’une poutine me fait systématiquement penser aux 24 Heures. » Sarah, venue pour la première fois en 2022, évoque les churros réconfortants durant une averse.

Du paddock aux tribunes : les odeurs qui fédèrent les fans

Pour les spectateurs, chaque zone du circuit a ses propres effluves. Maxime trouve que l’odeur des stands de nourriture crée immédiatement une ambiance festive : « On sent qu’il y a de la vie et que l’événement démarre véritablement ». Dans le paddock, l’odeur des plats cuisinés pour les équipes se mêle à celle des pneus neufs, un parfum particulier que Mattias, futur mécanicien automobile, adore : « Comme lorsqu’on se rend dans un atelier de montagne de pneus. » Pour Sarah, les zones boisées autour des virages de Mulsanne et Indianapolis rappellent les forêts landaises : « On sent l’odeur des pins, et celle de l’herbe fraîchement coupée avant la Journée Test ajoute une touche champêtre. »

L’adrénaline par les narines

Les odeurs contribuent aussi à l’intensité de la course. Maxime remarque que certaines d’entre elles, comme celles de caoutchouc brulé ou de freinages appuyés, amplifient la tension : « Si je sens une odeur suspecte, je m’inquiète aussitôt de savoir quelle voiture est concernée et quelle incidence ça va avoir sur le dérouler de la course. » Pour Mattias, même les éléments naturels, comme l’humidité annonçant la pluie, ajoute une dimension dramatique : « Quand on sent cette odeur, on sait que tout peut basculer. »
Enfin, Lucas résume la conclusion de cet événement olfactif que sont les 24 Heures du Mans par l’odeur festive du champagne sur le podium. « C’est l’ultime odeur qu’on emporte avec nous », fait-il remarquer.

Ainsi, les odeurs des 24 Heures du Mans ne sont pas qu’un détail : elles racontent l’âme même de la course. Elles capturent son intensité, son humanité et son lien profond avec son environnement. Qu’il s’agisse de l’odeur des pneus et des freins surchauffés qui traduisent l’effort mécanique, des effluves de nourriture qui témoignent de la convivialité, ou de l’air frais de la forêt qui rappelle la nature omniprésente, chaque fragrance est une pièce du puzzle qui compose cette épreuve légendaire.

Ces odeurs tissent une histoire collective où se mêlent compétition, passion et partage. Elles incarnent l’esprit des 24 Heures : une célébration unique de l’endurance et de la vie.

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