Les yeux ne mentent jamais, et ceux de Jenson Button, quand il évoque ses tous premiers tours de nuit, confirment le saisissement qui fut le sien. « C’est vraiment plus difficile de nuit, souffle-t-il. Les chicanes ne posent pas de problème car il y a ces grosses indications de freinage. Par contre, la courbe Porsche, c’est un choc. Déjà, de jour, c’est super rapide - mais, de nuit, vous avez l’impression d’être à 500 km/h ! C’est d’autant plus compliqué qu’il y a cet énorme panneau publicitaire sur le côté droit qui est extrêmement lumineux quand on tourne. Les premières fois, c’est vraiment perturbant ! C’est le genre de chose auquel on ne pense pas - mais il faut s'y faire. Il y a aussi toutes les lumières bleues activées quand on double. Elles sont tellement grosses et tellement lumineuses que c’est aussi un choc lors des premiers tours. Il faut que les yeux et le cerveau s’accoutument à la nuit et aux lumières. Il faut s’habituer à l’environnement dans lequel on évolue. »
Un environnement et une ambiance très différents de ce qu’il a connu en seize saisons de Grands Prix F1.
« Le Mans, c’est une semaine qui semble durer un mois, s’amuse-t-il. C’est une semaine aussi longue que fantastique. Les fans sont proches des voitures, proches des pilotes. C’est génial de voir autant de monde aux vérifications techniques dans la ville, dans le paddock, dans les tribunes, sur le bord de la piste. C’est une super atmosphère, spécialement quand le jour décline. Après avoir tellement vu ces images embarquées à la télé que je voulais expérimenter ça pour de vrai, et je ne suis pas déçu ! On en prend plein les yeux. C’est spectaculaire. Incroyable. »
L’horloge des 24 Heures, cela faisait longtemps qu’elle trottait dans sa tête, mais c’est son ami pilote James Rossiter qui l’a incité à se dépêcher. « James m’a dit qu’il fallait absolument faire Le Mans avec ces voitures fantastiques, tellement rapides. Il m’a dit qu’il fallait peut-être se presser car une nouvelle réglementation allait voir le jour. Ça a fini de me décider ! En F1, on équilibre sa voiture pour avoir toujours du sous-virage sinon on est dehors. Avec ces sport-proto, il y a tellement de grip ! Lors de mes premiers tours, je n’étais pas très à l'aise car je me demandais quand elle allait décrocher, mais non. En fait, il faut juste avoir assez confiance pour garder la vitesse. Je m’en serais voulu d’avoir loupé ça ! »
Maintenant, il a vingt-quatre heures devant lui pour en profiter... à fond.