24h Le Mans
La course des 24 Heures du Mans est singulière par sa durée, la diversité des protagonistes qui s’y affrontent et l'originalité de son règlement, particulièrement ouvert. Elle est aussi l’épreuve phare du FIA WEC dont le succès illustre l’intérêt que la planète auto accorde aux valeurs humaines et techniques de cette discipline.
La vie est une succession de tranches de 24 heures... À l’heure de la conquête de la route, les créateurs de l’épreuve ont l’inspiration de faire de cette durée un support pertinent des capacités d’un constructeur ou d’un équipementier à faire fonctionner une machine sur un laps de temps significatif. Faire la preuve par 24 heures, c’est gagner la confiance du grand public !
Avoir une bonne idée au bon moment est une chose, savoir l’inscrire dans la durée en est une autre ! C’est là, l’autre grand mérite de l’Automobile Club de l’Ouest : avoir eu la lucidité d’affiner son règlement tout en ayant l’audace de prendre un temps d’avance sur le futur en ouvrant la porte à des technologies innovantes, ayant pour dessein de continuer à faire avancer l’automobile. Aujourd’hui plus que jamais les 24 Heures du Mans sont l’épreuve reine de l’endurance.
La course des 24 Heures du Mans, au contraire des formules monotypes, se singularise par les différentes voitures qui s’y affrontent. On distingue deux catégories :
La première catégorie, les LM P, rassemble des voitures développées uniquement pour la compétition, qui ne peuvent donc être ni commercialisées ni homologuées pour un usage sur route ouverte. Elle se divise elle-même en deux sous-catégories : les LM P1 (accessibles aux constructeurs et équipes privées) et les LM P2 (réservées aux équipes privées).
La seconde catégorie, les LM GTE, est composée de voitures de sport disponibles à la vente et homologuées pour la route mais adaptées à la compétition. Chaque catégorie est régie par ses propres règles. Ce mélange des genres élargit les centres d’intérêt de la course et lui apporte beaucoup de piquant, notamment par de nombreux dépassements.
Dans ce domaine encore, les 24 Heures du Mans marquent leur originalité puisque dans la même épreuve se côtoient pilotes professionnels et amateurs, aussi appelés « gentlemen drivers ». Si les pilotes professionnels se retrouvent davantage dans les catégories LM P1 et LM GTE Pro, les équipages 100 % amateurs ou pros/amateurs peuvent faire la démonstration de leur niveau de performance dans les catégories LM P2 et LM GTE Am, cette dernière leur étant dédiée. Les équipages de chaque voiture sont constitués de deux ou trois pilotes. Le règlement est très strict sur le niveau de pilotage et l’homogénéité des équipes. Chaque écurie est libre de gérer les différents relais de ses pilotes au cours des 24 heures, mais un pilote ne peut pas conduire moins de 6 heures et plus de 14 heures au total, le tout dans la limite de 4 heures de conduite successives par tranche de 6 heures.
Les 24 Heures du Mans se disputent sur le grand circuit. Au contraire du circuit Bugatti (4,185 km), qui est permanent, l’ouverture du circuit de la Sarthe nécessite d’annexer des tronçons de route publique le temps de la compétition. En dehors de l’épreuve, il est par exemple possible d’emprunter la célèbre ligne droite des Hunaudières avec sa propre voiture ! Dans sa configuration « 24 Heures », le circuit se déploie sur 13,626 km. Lors des essais qualificatifs, les voitures LM P1 les plus rapides réalisent des chronos inférieurs à 3’20”, soit une moyenne proche de 250 km/h ! De leur côté, les meilleures LM GTE tournent en moins de 3’52”, soit une trentaine de secondes moins vite que les LM P1.
Compte tenu de la diversité des voitures présentes en piste (LM P1, LM P2, LM GTE Pro, LM GTE Am), le règlement est d’une relative densité, compatible avec une réelle clarté. L’Automobile Club de l’Ouest, créateur et organisateur des 24 Heures du Mans, est toujours resté fidèle à des principes fondateurs dont découle l’ensemble des règles :
À chaque édition, pas moins de 1 400 commissaires sont mobilisés avant et pendant l’épreuve pour faire respecter ce règlement et garantir la sécurité des acteurs de cette grande fête de l’automobile.
La course des 24 Heures du Mans s’inscrit dans le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, baptisé WEC (World Endurance Championship). Cette année, il prend la forme d’une Super Saison qui se dispute sur les circuits les plus célèbres de la planète entre avril 2018 et juin 2019 avec huit courses au programme sur trois continents. Les 24 Heures du Mans seront à la fois la deuxième et la huitième et dernière épreuve, en apothéose d’un championnat qui s’annonce spectaculaire. Vu sa durée particulière comparée aux épreuves de six heures, la course mancelle rapporte 50 % de points supplémentaires, au même titre que les 1 000 Miles (ou huit heures) de Sebring permettent d’engranger 25 % de points supplémentaires. À l’issue de la Super Saison, les titres de champion du monde sont attribués de la façon suivante :
un titre de Champion du Monde d'Endurance LM P1 de la FIA et un titre de Champion du Monde d'Endurance des Constructeurs GT de la FIA ;
les titres de Champion du Monde d’Endurance des Pilotes LMP et GT de la FIA.
Outre l’impact que procure une victoire aux 24 Heures du Mans, un titre de champion du monde FIA constitue un Graal pour les constructeurs, les équipes et les pilotes.
