Si nombre de pilotes se posent la question de la reconversion une fois le moment de la retraite sportive arrivé, ce n'est pas le cas de Nicolas Minassian : « J'ai toujours voulu avoir mon équipe. Toute ma famille est dans la mécanique, pas forcément automobile, donc je baigne dans ce milieu depuis mon plus jeune âge. Lorsque j'étais pilote, je posais plein de questions aux ingénieurs, aux membres des équipes dans lesquelles je suis passé car j'aime bien apprendre et comprendre, ce qui me sert beaucoup aujourd'hui dans mes nouvelles fonctions. »
En effet, le directeur sportif, qui s'occupe de deux voitures en European Le Mans Series, doit être multi-tâches : « Dans une petite équipe, il y a beaucoup à faire : de la connaissance du règlement sportif au coaching des pilotes, en passant par le recrutement des bonnes personnes au bon endroit ou la stratégie en course. Mais le plus important, c'est que tout le monde travaille dans une bonne ambiance et prenne du plaisir. C'est beaucoup plus facile d'être pilote, en fait ! »
Pourtant, les pilotes doivent gérer la pression, le stress : « Oui, mais ça donne de la force ! Quand je voyais tous les spectateurs massés dans les tribunes avant le départ, ça me rendait fort, je me sentais comme invincible et je me disais que j'avais la chance de faire partie du show. Durant toute ma carrière, à chaque fois que je prenais le volant, je me disais que c'était peut-être ma dernière opportunité, donc j'essayais de prendre un maximum de plaisir. »
Les yeux bleus qui pétillent, la voix qui s'anime : on send encore la joie dans les souvenirs de l'ancien pilote Peugeot monté à deux reprises (2e en 2008 et 3e en 2011) sur le podium du classement général des 24 Heures du Mans. On se dit alors que ce doit être difficile de mettre un terme à sa carrière. « Ce serait mentir de dire que piloter ne me manque pas. Je me glisse encore dans l'Oreca pour des séances d'essai mais, finalement, ce n'est pas très dur car je me rends compte que je suis utile. Au moment du départ, il y a moins de pression : si je ne pense à rien, cela veut dire que j'ai bien fait mon travail en amont ! »
Du travail, celui qui avoue ne pas tenir en place n'en manque pas, d'autant qu'il est très méticuleux : « J'attache beaucoup d'importance aux détails car la course peut se gagner ou se perdre d'un rien, comme mon expérience de pilote me l'a montré. J'ai une excellente mémoire pour tout ce qui touche à la course et j'essaie de m'en servir car, au final, derrière le volant ou sur le muret, le but est le même : gagner ! »
Pour en savoir plus sur l'équipe IDEC Sport
PHOTO - LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES DU MANS, JOURNEE TEST, DIMANCHE 2 JUIN 2019 : Nicolas Minassian, directeur sportif d'IDEC Sport, lors de la Journée Test des 24 Heures du Mans 2019.