Le sport automobile est inscrit dans les gènes de la famille Nakajima de père en fils. En effet, Kazuki est le fils de Satoru Nakajima, le tout premier pilote japonais en Formule 1. Il a en effet piloté par Lotus et Tyrrell pour un total de 74 Grands Prix de 1987 à 1991. Son papa lui a certainement donné le goût à l’endurance car il compte aussi deux participations aux 24 Heures du Mans, à chaque fois sur une Toyota (!) en 1985 et 1986, ce qui correspond aux premières apparitions de la marque nippone en Sarthe. A noter que son frère cadet, Daisuke, s'est également distingué dans son pays, avec plusieurs podiums en Super Formula et en Super GT.
Kazuki Nakajima a démarré en karting en 1996 et se fait vite remarquer puisque, quelques années plus tard, il intègre le programme de formation de jeunes pilotes de Toyota. Il obtient son premier titre, dés sa première saison, en 2003 en championnat Formula Toyota. Il enchaîne ensuite avec la F3 Japon, la F3 EuroSeries, puis le GP2 en 2007 avec l’équipe française, Dams, avec laquelle il termine 5e ! La consécration arrive l’année suivante avec son arrivée en Formule 1. Il y restera trois saisons, disputant 36 Grands Prix à chaque fois au sein de Williams F1 !
Avant d’intégrer le Championnat du Monde d’Endurance (WEC) dès sa création en 2012, il passe par la Super Formula et le Super GT, championnats japonais. Il y court d’ailleurs toujours et est même devenu Champion en Super Formula à deux reprises (2012 et 2014).
Il y a donc six ans, Kazuki Nakajima, intégre Toyota Gazoo Racing et va devenir l’un des piliers du programme du constructeur japonais en WEC. A ce jour, il a déjà remporté neuf courses dont trois fois les 6 Heures de Fuji. Toujours en 2012, le pilote originaire d'Okazaki débute aux 24 Heures du Mans au volant d'une Toyota TS030 Hybrid, mais doit abandonner. Il revient l’année suivante et échoue au pied du podium, 4e, avec Nicolas Lapierre et Alexander Wurz.
En 2014, Kazuki Nakajima offre à Toyota sa première pole position aux 24 Heures du Mans depuis 1999. Cependant, alors qu’il est en tête, un souci électrique met fin à la course de la Toyota TS040 Hybrid. L'année suivante ne sera pas bonne puisqu'il finit 8e. 2016 restera à jamais gravé dans sa mémoire. Alors qu’il est en tête, à un tour de l’arrivée, dans la Toyota TS050 Hybrid n°5 (avec Sébastien Buemi et Anthony Davidson), il est obligé de s’arrêter dans la ligne droite des stands, stoppé par un problème de turbocompresseur, laissant la victoire à Porsche. Il avait déclaré quelques mois plus tard : « Oui, j’ai déjà eu de mauvais moments dans ma carrière, mais celui là a été le plus dur à vivre ! » D’ailleurs, après une édition mancelle 2017 où il termine 8e, il aborde l’épreuve 2018 toujours avec ce mauvais souvenir chevillé au corps. Un mois avant les 24 Heures du Mans, il nous avait confié : « Ce n’est pas oublié. Je n’en parle pas tout le temps, vous vous doutez bien, mais, à chaque fois que Le Mans approche, ca revient à l’esprit des gens et je dois dire dans le mien aussi. 2016 fut un moment difficile, mais, en même temps, une expérience qui nous a rendus plus forts ! »
Alors que les années paires ne lui portent pas vraiment chance depuis quelques temps, le mois de juin dernier fut une véritable délivrance pour le pilote de 33 ans. En compagnie de Sébastien Buemi et du double Champion du Monde de F1, Fernando Alonso, il signe une victoire aux 24 Heures du Mans pour lui et son employeur qui courait après depuis 1986 ! Il devient alors le troisième nippon à remporter Le Mans après Masanori Sekiya (1995) et Seiji Ara (2004), mais est le seul à avoir gagné avec un constructeur japonais.
Il arrive à Fuji ce week-end tout auréolé de son sacre aux 24 Heures du Mans pour la première fois depuis juin avec Toyota Gazoo Racing et la LMP1. En fin de saison, Kazuki Nakajima pourrait bien être le tout premier citoyen de son pays à devenir Champion du Monde !
Photos miniatures : Kazuki Nakajima en 2016 alors que sa voiture vient de s'arrêter dans la ligne droite des stands (n°1), la Toyota TS050 Hybrid qu'il pilotait cette année (n°2) et la prise d'empreintes des vainqueurs (n°3).